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La Fille de l’ogre de Catherine Bardon

Coup de cœur

♥♥♥♥♥

Les Escales

432 pages

EAN : 9782365696944

Résumé éditeur :

Le bouleversant destin de Flor de Oro Trujillo, la fille d’un des plus sinistres dictateurs que la terre ait portés.

1915. Flor de Oro naît à San Cristóbal, en République dominicaine. Son père, petit truand devenu militaire, ne vise rien de moins que la tête de l’État. Il est déterminé à faire de sa fille une femme cultivée et sophistiquée, à la hauteur de sa propre ambition. Elle quitte alors sa famille pour devenir pensionnaire en France, dans le très chic collège pour jeunes filles de Bouffémont.
Quand son père prend le pouvoir, Flor de Oro rentre dans son île et rencontre celui qui deviendra le premier de ses neuf maris, Porfirio Rubirosa, un play-boy au profil trouble, mi gigolo, mi diplomate-espion, qu’elle épouse à dix-sept ans. Mais Trujillo, seul maître après Dieu, entend contrôler la vie de sa fille. Elle doit lui obéir, comme tous les Dominicains entièrement soumis au Bienfaiteur de la Patrie, ce dictateur sanguinaire.
Marquée par l’emprise de ces deux hommes à l’amour nocif, de mariages en exils, de l’Allemagne nazie aux États-Unis, de grâce en disgrâce, Flor de Oro luttera toute sa vie pour se libérer de leur joug.

Mon commentaire :

C’est avec le plus grand plaisir que je suis retournée faire un tour en République Dominicaine avec Catherine Bardon. Une fois encore son talent de conteuse m’a enchanté.

La fille de l’ogre c’est Flor de Oro Trujillo, la fille aînée du dictateur, surnommé « L’Ogre », qui régenta la vie des Dominicains pendant plus de 30 ans. Si pendant un temps elle a fait la une des tabloïds, elle fut vite oubliée. Catherine Bardon l’a sortie de l’ombre, il faut dire que sa vie fut un vrai roman. C’était une pauvre petite fille riche qui aurait bien voulu s’émanciper de l’écrasante tutelle paternel mais qui agissait souvent en enfant capricieuse et écervelée.

Flor de Oro, envoyée très jeune dans un internat français, a été complètement détruite par le manque d’amour d’un père qu’elle idolâtre. Il ne s’intéresse pas à elle et cependant la surveille, l’étouffe. Ensuite elle est allée de mauvais choix en mauvais choix, en commençant, très jeune, par un amour déraisonnable pour un premier mari toxique qui ne la respectait pas.Toute sa vie elle chercha l’amour et souffrit du manque de liberté.

On ne peut pas dire que Flor de Oro a eu un impact sur la vie politique de son pays, mais ce récit permet de nous replacer dans le contexte des années Trujillo. Cette biographie est aussi une leçon d’histoire. J’avais beau savoir que la République Dominicaine a longtemps été dirigée par un despote, (et oui, j’ai lu Les déracinés !), j’étais loin d’imaginer l’ignominie du personnage. Catherine Bardon en profite pour nous montrer l’attitude ambiguë des autres pays, et bien-sûr des USA ,vis-à-vis du dictateur.

Catherine Bardon est une formidable conteuse et son récit est addictif. Bravo à elle d’avoir remis en lumière le destin hors norme de Flor de Oro Trujillo, une oubliée de Wikipédia et de tous les dictionnaires.

Merci aux éditions les Escales

et à NetGalley

#Lafilledelogre #NetGalleyFrance

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Nos âmes la nuit de Kent HARUF

réduit
Pavillons Poche 12/10/2017

Coup de cœur  ♥♥♥♥♥

Titre original : Our Souls at Nigth

Traduit de l’anglais(USA) par Anouk Neuhoff

Quatrième de couverture :

Dans la petite ville de Holt, Colorado, Addie, une septuagénaire veuve depuis des décennies, fait une étrange proposition à son voisin, Louis, également veuf: voudrait-il bien passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour parler, se tenir compagnie? La solitude est parfois si dure… Bravant les commérages, Louis se rend donc régulièrement chez Addie. Ainsi commence une très belle histoire d’amour, lente et paisible, faite de confidences chuchotées dans la nuit, de mots de réconfort et d’encouragement. Une nouvelle vie apaisée, toute teintée du bonheur de vieillir à deux.
Hymne à la tendresse et à la liberté parcouru d’un grand vent d’humour,
Nos âmes la nuit est l’oeuvre qui a fait connaître Kent Haruf au grand public, quelques mois après sa mort. Ce livre-testament est aujourd’hui un fi lm événement sur Netflix, avec Robert Redford et Jane Fonda dans les rôles principaux.

Mon commentaire :

«Je me demandais si vous accepteriez de venir chez moi de temps en temps pour dormir avec moi». Voilà la proposition vraiment pas banale qu’Addie vient faire à Louis. Addie et Louis, veufs et plus très jeunes, sont voisins depuis longtemps mais sont restés de simples connaissances. Addie n’en peut plus de sa solitude alors elle pense qu’il en de même pour Louis et imagine qu’ils pourraient se parler pendant leurs longues nuits d’insomnie. Et Louis, bien que sceptique, accepte cette proposition qui n’a rien de malhonnête.

Ils s’apprivoisent lentement en se racontant leur vie simple, au jour le jour. C’est qu’il ne se passe pas grand-chose à Holt, petite ville de l’Amérique rurale. Alors ces deux-là choquent. Les ragots vont bon train et arrivent jusqu’aux oreilles de leurs enfants respectifs, enfant qui manquent particulièrement de tolérance. Beaucoup de connivences et une grande tendresse finissent par naître entre Addie et Louis qui se moquent du qu’en-dira-t-on.

Ce court roman délicieusement suranné, tendre et pudique est une vraie pépite. Une histoire qui n’intéressera sans doute pas beaucoup les jeunes mais qui m’a enchantée.

Lecture du mois de juin du book club du groupe Cap sur vos envies

180 pages

EAN : 9782221187845

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Survivre de Vincent Hauuy

reduit
Hugo Thriller 19-03-2020

Coup de cœur  ♥♥♥♥♥

Résumé éditeur :

2035. La Terre est en sursis : les catastrophes climatiques se multiplient, les sociétés sont en ébullition et les réserves d’eau potable se raréfient. Le survivalisme prend de l’ampleur. Survivre devient à la fois un défi et une obsession. C’est aussi le thème et le nom du grand jeu télévisé que lance le milliardaire Alejandro Perez, magnat des intelligences artificielles.
Dans l’énorme complexe construit ad hoc dans l’Idaho, le lancement de Survivre s’annonce spectaculaire. Mais lorsqu’un agent de la DGSE infiltré dans l’organisation de Perez disparaît, son frère, l’ex-journaliste Florian Starck, se décide à intégrer l’émission.
Et découvre un envers du décor aussi mystérieux que terrifiant.
Car la promesse d’un grand divertissement dissimule un objectif beaucoup plus sombre. Dès la première épreuve, le compte à rebours commence.
Pour les candidats.
Pour Florian Starck.
Et pour nous tous.

Mon commentaire

Ce livre, sorti à un bien mauvais moment (le 19 mars), est tout à fait d’actualité. Vincent Hauuy situe l’action de son récit en 2035. Il y décrit un monde futur dévasté par les catastrophes climatiques, l’anarchie, la violence, les risques pandémiques, la folie des hommes… Espérons qu’il n’est pas prémonitoire!

Florian Starck, un ancien journaliste engagé dans la dénonciation du réchauffement climatique, s’est retiré du monde pour vivre en autarcie dans les Alpes après le décès de sa femme et de sa fille emportées par le plus puissant des ouragans jamais survenus. Son frère, aussi journaliste et agent secret a disparu alors qu’il était dans la société d’un milliardaire américain spécialisé dans les I.A., intelligences artificielles. Sa sœur, ministre française de l’intérieur l’envoie aux USA participer, comme coach, à un un jeu télévisé de survivalisme organisé par le magnat américain et essayer de retrouver la piste du disparu.

Dans ce thriller d’anticipation les I.A. ont beaucoup progressé et le jeu de télé-réalité n’est qu’un prétexte à de nombreuses expériences. C’est parfois un peu compliqué pour moi avec toutes ces nouvelles technologies. L’important ce ne sont pas les détails scientifiques mais c’est l’univers décrit. Des groupes religieux refusant le progrès livrent une guerre sans merci contre les partisans des I.A.

Ce voyage dans le futur écrit pour nous distraire dénonce ce qui pourrait nous arriver si nous continuons sur notre lancée et gardons notre style de vie. L’intrigue est bien menée, riche en rebondissement, plausible. Florian est un peu superman mais il en faut bien!

Passage très réussi de Vincent Hauuy dans la dystopie!

Merci aux Éditions Hugo Thriller et à NetGalley   pro_reader_120

#Survivre #NetGalleyFrance

424 pages

EAN : 978-2755647501

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Tout le bleu du ciel de Melissa Da Costa

9782253934103-001-T
Le Livre de Poche 12/02/2020

Résumé éditeur :

Petitesannonces.fr : Jeune homme de 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple.
Émile a décidé de fuir l’hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à cette annonce. Trois jours plus tard, devant le camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme coiffée d’un grand chapeau noir qui a pour seul bagage un sac à dos, et qui ne donne aucune explication sur sa présence.
Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté. À chaque détour de ce périple naissent, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l’amitié, l’amour qui peu à peu percent la carapace de douleurs d’Émile.

Mon commentaire :

Roman feel-good sur un thème de départ bien triste.

Émile et Joanne n’aurait jamais dû se trouver, du jour au lendemain, à sillonner les Pyrénées dans un camping-car. Mais voilà, ce couple improbable va cohabiter à la recherche d’une certaine sérénité tout au long d’un road-movie pyrénéen . La démarche d’Émile et son refus de l’acharnement thérapeutique sont bien compréhensibles. La réaction de Joanne au drame qui l’a anéanti est beaucoup moins crédible.

Je regrette que Melissa Da Costa ait placé son récit dans un monde trop bisounours où tout le monde est d’une incroyable gentillesse et générosité à l’égard de ses deux protagonistes. Elle truffe son récit de références à Paolo Coelho et, en adepte des théories très à la mode de développement personnel, nous donne de véritables cours de méditation en pleins conscience, ce qui n’est pas ma tasse de thé. Si l’on y rajoute les innombrables redites et les descriptions de tous leurs repas on comprend que le livre fasse 840 pages. Je me serai bien contenté de la moitié!

Pour moi la derniers chapitres rachètent ce que je n’ai pas aimé. Si tout au long de cette interminable lecture j’ai souvent été agacée, j’ai trouvé la fin sobre, pudique, émouvante et j’en ai eu la gorge serrée.

Merci aux Éditions Le Livre de Poche et à NetGalley   pro_reader_120

#Toutlebleuduciel #NetGalleyFrance

840 pages

EAN : 9782253934103

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Des humains sur fond blanc de Jean-Baptiste Maudet

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LePassage 01/2020

Quatrième de couverture :

On prétend que des rennes contaminés par la radioactivité se dispersent dans le Grand Nord. Tatiana, une scientifique moscovite, est envoyée sur place, en Sibérie. Un pilote fantasque, retraité de l’armée soviétique, l’accompagne ainsi qu’une interprète, la jeune Neva, qui parle la langue des éleveurs nomades présents dans la région. Ce trio incertain monte à bord d’un vieil Antonov en direction du Nord et de l’hiver qui vient.
En route, rien ne se passe comme prévu. Qu’est-il d’ailleurs possible de prévoir dans cette immense Russie où la neige recouvre les traces des humains ? Lorsque la vie ne tient plus qu’à la flamme d’une bougie, les ombres portées transforment le monde : l’allure des troupeaux, les mots de Pouchkine, les tigres des rêves et les trésors gelés des profondeurs. Et la meilleure façon, drôle ou tragique, de passer le temps est certainement de s’enivrer en racontant des histoires, celles que l’on invente, celles que l’on confond, celles que l’on emporte dans la nuit.

Avec Des humains sur fond blanc, à la croisée du roman d’aventure et de l’errance existentielle, Jean-Baptiste Maudet nous conduit de la mer Noire aux confins de sibériens, là où s’éprouvent les cœurs. Le blanc n’est-il que la couleur du froid et de l’oubli ou bien celle du désir de tout recommencer ?

Mon commentaire :

Tatania, une scientifique citadine, est envoyée au fin fond de la Sibérie vérifier des relevés indiquant que des troupeaux de rennes sont irradiés. Neva une jeune Younets sédentarisée dans une minuscule ville de ce grand nord est en pleine recherche d’identité. Hannibal, un pilote militaire en retraite, totalement ingérable, s’ennuie. De leur improbable rencontre Jean-Baptiste Naudet va faire un roman inventif, rocambolesque et addictif.

Il y a aussi des évadés sans foi ni loi qui désenclavent des mammouths pour envoyer leur ivoire en Chine. La vodka coule à flot, la neige est immaculée à perte de vue et le froid est … sibérien ! Tous les ingrédients d’un bon roman d’aventure sont en place et je m’en suis délectée.

L’écriture est fluide et le récit se lit d’une traite. J’ai souvent souri en imaginant des scènes décrites de manière très visuelles. Un bon moment de lecture.

Merci aux éditions LePassage et à Babelio Masse critique

160 pages

ISBN: 978-2-84742-433-1

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Les mains de Louis Braille de Hélène Jousse

 

006068993 - réduit
J.C. Lattes 08/02/2019

♥♥♥♥   coup de cœur 

Résumé éditeur :

Veuve depuis peu, Constance, la quarantaine, auteur de théâtre à succès, se voit confier l’écriture d’un biopic sur Louis Braille par son producteur et ami Thomas. Assistée d’Aurélien, mystérieux et truculent étudiant en histoire, elle se lance à cœur perdu dans une enquête sur ce génie oublié, dont tout le monde connaît le nom mais si peu la vie.
Elle retrace les premières années de Louis Braille, au tout début du XIXe siècle, ce garçon trop vif qui perd la vue à l’âge de trois ans à la suite d’un accident. Déterminé à apprendre à lire, il intègre l’Institution royale des jeunes aveugles. Mais dans ce bâtiment austère et vétuste, où les petits pensionnaires sont élevés à la dure, nul n’entend leur enseigner la lecture. Et pour cause  : il n’existe aucune méthode. Constance découvre le combat de Louis pour imaginer la lecture au bout des doigts, jusqu’à l’invention, à même pas dix-huit ans, du système qui a révolutionné depuis la vie de tous les aveugles.
Dans ce roman, hommage à ce garçon dont le génie n’avait d’égale que la modestie, Hélène Jousse entremêle les vies et les époques et explore la force de l’amour, sous toutes ses formes. Avec une question qui affleure  : qu’est-ce qu’un destin, sinon une vie qui fait basculer celle des autres ?

Mon commentaire :

Merci à Hélène Jousse de m’avoir fait rencontrer ce petit Louis.

Qui ne connait pas le nom de Louis Braille? Mais que sait-on de lui, si ce n’est sa formidable invention qui a révolutionné la vie des aveugles? Véritable génie, c’est entre 12 et 16 ans que Louis conçoit ce fabuleux système de lecture et d’écriture à partir d’une écriture syllabique créée pour l ‘armée. Ensuite il y aura bien évidemment des petites modifications mais tout avait été pensé par un adolescent plein d’humilité.

L’auteur a eu l’originalité de juxtaposer deux époques dans ce roman. Constance qui vit mal son veuvage se raconte pendant l’écriture du scénario d’un film sur Louis Braille.  Les scènes du film alternent avec les notes de Constance sur son quotidien et ses difficultés d’écriture, la naissance d’un scénario ayant ses impératifs. Peu importe la vérité, pour le producteur, il faut capter l’attention du spectateur, le divertir, ne pas l’ennuyer et inventer au besoin. Mais Constance s’est attachée à Louis et ne veut pas trahir un si beau personnage. Les scènes de son scénario sont émouvantes et recréent avec beaucoup de sensibilité l’ambiance de l’Institution Royale des Jeunes Aveugles et les tâtonnements de Louis avant la réussite.  

Hélène Jousse, elle aussi, a certainement beaucoup inventé et brodé mais c’est le Louis Braille qu’elle m’a fait découvrir auquel je veux croire, même si le vrai Louis avait peut-être moins de qualités.

Quel magnifique roman dévoré en 2 petites journées!

Sélection premier semestre 2019 des 68 Premières Fois   banderole

Merci aux Editions J.C. Lattes et à NetGalley

#LesMainsDeLouisBraille #NetGalleyFrance

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François, roman de François Taillandier

9782234081727-001-T
Stock    16/01/2019

♥♥♥♥   coup de cœur 

Résumé éditeur :

« Je le regarde, ce François de la photographie, un peu compact dans son blouson soigneusement fermé, avec sa bonne grosse tête sous sa tignasse coupée en frange. Il y a de la gravité dans son regard ; on sent qu’il ne prend pas les choses à la légère. De la défiance, aussi. Il paraît sur ses gardes. Il veut bien jouer le jeu, puisqu’il n’a pas le choix, mais on sent qu’il organise des défenses.
Je lui dois tout, à ce François de sept ans, c’est lui qui détient dans son regard grave et ferme le secret de toutes mes ténacités, de mes obstinations, de mes solidités. »

Mon commentaire :

Un grand plaisir de lecture.

« François, roman » n’est pas un roman. C’est la vision pleine de sensibilité du François Taillandier d’aujourd’hui, 50 ans plus tard, face à la photo du petit François de 7 ans. L’auteur écrit souvent « je » et parfois « François ». Cette alternance de point de vue rythme son récit. Ce sont son éducation et son amour de la littérature dès l’enfance qui ont façonné l’écrivain qu’il est devenu.

Tout en se remémorant qui il était, François Taillandier décrit le quotidien des années 1960 à Clermont-Ferrand avec la famille, l’école catholique, puis l’adolescence car il revient aussi assez souvent sur le François de 14 ans. Ensuite ce sont ses années étudiantes avec toute la naïveté de son engagement politique fait plus par effet de mode que par réelle conviction. Tout est raconté avec justesse et humilité, sans nostalgie, et beaucoup de provinciaux de cette génération se reconnaitront.

Par ce retour aux sources François Taillandier témoigne, de sa belle écriture, des bouleversements de notre société depuis les années 60.

Merci aux Editions Stock et à NetGalley    pro_reader_120

#FrançoisRoman #NetGalleyFrance

https://www.france.tv/france-2/dans-quelle-eta-gere/910619-francois-roman-de-francois-taillandier-stock.html

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En attendant le jour de Michael Connelly

9782702156933-001-T
Calmann-lévy   13/03/2019

Titre original : The Late Show

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin

Résumé éditeur :

L’inspectrice Renée Ballard, la nouvelle héroïne de Michael Connelly 

Reléguée au quart de nuit du commissariat d’Hollywood, l’inspectrice Renée Ballard se lance dans des enquêtes qu’elle n’a pas le droit de mener à leur terme. Le règlement l’oblige en effet à les confier aux inspecteurs de jour dès la fin de son service. Mais, une nuit, elle tombe sur deux affaires qu’elle refuse d’abandonner: le tabassage d’un prostitué laissé pour mort dans un parking, et le meurtre d’une jeune femme lors d’une fusillade dans un night-club. En violation de toutes les règles et contre les désirs mêmes de son coéquipier, elle décide de travailler les deux dossiers de jour tout en honorant ses quarts de nuit. L’épuisement la gagne, ses démons la rattrapent et la hiérarchie s’acharne, mais Renée Ballard n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.

Mon commentaire :

J’attendais avec impatience de découvrir la nouvelle héroïne de Michael Connelly et bien évidemment j’ai dévoré à toute vitesse son dernier polar. Tous les codes du Connelly de base sont en place. Il a remplacé Harry Bosch qui commence tout de même à se faire vieux par l’inspectrice René Ballard, une jeune métisse pleine d’énergie. Elle aussi est atypique, en opposition avec sa hiérarchie et ses collègues plus ou moins machos et corrompus, avec un passé douloureux et tout aussi acharnée pour résoudre non une enquête mais plusieurs. A ce niveau-là, donc, pas de surprise c’est du Connelly avec une femme qui sait, elle aussi, prendre des coups. J’ai l’impression que l’auteur met doucement en place sa nouvelle enquêtrice pour que le lecteur s’y habitue peu à peu.

Mais surprise il y a quand même eu car je n’avais absolument pas vu venir le dénouement.

Alors pour tous les afficionados de Connelly un conseil : Foncez !

Moi, j’attends la suite de ses aventures avec impatience.

Merci à Netgalley et aux Editions Calmann-Lévy    pro_reader_120

#EnAttendantLeJour #NetGalleyFrance

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Le Faussaire de Hambourg de Cay Rademacher

Sans titre
Éditions du Masque 16/01/2019

Titre original Der Fülsher

Traduit de l’allemand par Georges Sturm

Résumé éditeur :

Hambourg, 1948. Au cours d’une interpellation de routine à Sankt Pauli, l’inspecteur principal Frank Stave est grièvement blessé. Une fois rétabli, il quitte la brigade des Homicides pour l’Office de lutte contre le marché noir. Il est immédiatement confronté à une affaire énigmatique : des femmes en train de déblayer les ruines d’un immeuble de bureaux sont tombées sur des œuvres d’art datant de la République de Weimar – juste à côté d’un cadavre, dont le collègue des Homicides n’a manifestement pas l’intention de découvrir l’identité.
Peu de temps après, le lieutenant MacDonald confie une autre enquête à Stave : de curieux billets de banque ont fait leur apparition au marché noir et dérangent les plans secrets des Alliés. Stave découvre d’étranges parallèles entre les deux affaires… Mais la vérité est dangereuse. Et pas seulement pour lui…

Mon commentaire :

C’est avec le plus grand plaisir que j’ai retrouvé l’oberinspektor Frank Stave dans ce nouveau polar allemand qui se déroule à Hambourg en 1948, ville où les gens manquent toujours de tout et ont faim. Stave est un policier intègre, rescapé de la période nazie mais il n’a pas que des amis parmi ses collègues. Bien que ce soit l’époque des procès beaucoup sont passés entre les mailles du filet et font tout pour étouffer certaines affaires tout en conservant certaines habitudes de la Gestapo.

Un cadavre, des objets d’art de l’époque dite dégénérée, de la fausse monnaie. Stave en enquêtant sur ces diverses affaires nous emmène dans le quotidien des petits gens qui doivent, pour survivre imaginer de multiples combines.

J’ai beaucoup apprécié le coté historique de ce polar très classique que Cay Rademacher a situé pendant les quelques jours qui ont précédé l’arrivée de la nouvelle monnaie émise par les alliés. Le Reichsmark qui ne vaut plus rien va être remplacée par le Deutsche Mark et l’on sent toute l’anxiété de la population allemande mais aussi celles des militaires alliés.

Peut se lire sans avoir lu les 2 romans précédents.  
 
Merci aux Editions du Masque et à NetGalley          pro_reader_120

#LeFaussaireDhambourg #NetGalleyFrance

Anna Thalberg de Eduardo Sangarcia

La Peuplade

17 janvier 2023

Traduit de l’espagnol (Mexique) par Marianne Millon

168 pages

EAN : 978-2-925141-46-4

Résumé éditeur :

Un après-midi, alors qu’elle attise le feu dans la cheminée de sa chaumière, la jeune Anna Thalberg aux yeux de miel est enlevée par des hommes brutaux et amenée à la prison de Wurtzbourg, où on l’accuse de sorcellerie. Isolée et torturée pendant des jours, elle tient tête au cruel examinateur Melchior Vogel tandis que Klaus, le mari d’Anna, et le père Friedrich, curé de son village, tentent tout ce qui est en leur pouvoir pour lui éviter les flammes du bûcher. Petit à petit, le visage du Diable se révèle être celui du Dieu des hommes, et la sorcière un nouveau Christ. 

Par un tour de force stylistique, Eduardo Sangarcía parvient à réunir dans un même souffle les préoccupations de chacun des personnages de ce drame, faisant revivre avec brio la folie meurtrière du procès des sorcières de Wurtzbourg, qui ébranla le sud de l’Allemagne aux XVIe et XVIIe siècles.

Mon commentaire

Premier roman :

Anna est belle, rousse avec des yeux de miel, mais elle n’est pas du village. Les autres femmes ne l’aiment pas, leur mari la regarde avec concupiscence. De tout temps l’étranger à fait peur, la femme aussi. Au XVIème siècle, dans une Allemagne secouée par des luttes religieuses, une pauvre villageoise est dénoncée pour sorcellerie par sa voisine jalouse. Eduardo Sangarcía s’est emparé de ce sinistre évènement pour en faire un roman des plus atypiques.

La dénonciation pour sorcellerie était un moyen bien commode pour se débarrasser d’un voisin ou d’un proche encombrant. Au nom de Dieu les inquisiteurs se sont déchaînés. La victime était toujours condamnée d’avance et la torture ne servait qu’à obtenir d’autres noms. Anna est une femme forte qui refuse d’avouer des pêchés qu’elle n’a pas commis. Son regard transperce ses accusateurs, elle ne cède pas.

Ce court texte, pour lequel Eduardo Sangarcía a fait un gros travail de recherches historiques, a une forme très originale. Les phrases ne commencent pas par une majuscule et ne se terminent pas par un point. Les paragraphes sont plus ou moins en retrait. Tous les protagonistes prennent la parole et le texte est parfois divisé en 2 colonnes : pendant que l’un parle on sait ce qui se passe dans la tête de l’autre. On y trouve même la signature du diable. Il fallait l’oser pour un premier roman ! Cette forme hors norme donne beaucoup de force au propos.

Un récit marquant, beau mais ardu, il faut bien l’avouer. Il faut le déguster en prenant son temps et quelques pauses sont nécessaires pour digérer certains passages. Par l’intermédiaire d’Anna Thalberg, Eduardo Sangarcía rend hommage à toutes les femmes qui, aux cours des siècles, ont été accusées d’être des sorcières, simplement parce qu’elles étaient différentes. A celles qui ont refusé de s’abaisser devant leurs bourreaux et sont restées dignes.

Merci Trames et Camille Paulian pour le moment d’échanges si sympathiques avec Eduardo Sangarcía , Lesly, son archimagicienne, et Marianne Million, sa traductrice.