
13 novembre 2015. Comme tous les soirs, Adèle est assise seule chez elle, inventant les vies qui se déroulent derrière les fenêtres fermées, de l’autre côté de la cour. Quand soudain, en cette nuit de presqu’hiver, elle entend des cris et des sirènes qui montent de la rue, envahissant son salon, cognant contre ses murs. La peur la saisit, elle ne sait plus où elle est, peu à peu elle dérive. Au petit matin apparaît à la télévision l’image de Matteo, un étudiant porté disparu, un visage qu’elle aimait observer dans le bar où elle travaillait. Sans y avoir réfléchi, elle décide de partir à sa recherche, elle devient sa petite amie. Dans le chaos des survivants, Adèle invente une histoire qu’elle enrichira au fil des jours, jouant le personnage qu’on attend d’elle. Les autres la regardent, frappés par son étrangeté, mais ils ne peuvent pas imaginer qu’on veuille usurper la pire des douleurs.
Une histoire contemporaine où l’on est happés par l’émotion et le trouble. Un roman nécessaire.
Mon commentaire :
Assez lassée des auteurs qui reprennent le thème très vendeur des attentats à Paris je me suis lancée dans cette histoire sans grand enthousiasme mais j’ai très vite été conquise par l’angle de vue inhabituel de ce récit.
Adèle se fait passer pour la compagne d’un jeune italien et, d’invention en invention, une histoire prend corps. Cette jeune femme complètement éteinte, limite marginale trouve un regain d’énergie et un intérêt soudain pour la vie en se dépensant sans compter pour la défense des victimes. Enfin on s’intéresse à elle. Elle sort de l’anonymat, passe à la télé, elle qui, depuis une enfance calamiteuse, est transparente.
Ce thème est original. Constance Rivière donne vie, avec beaucoup de justesse, à ce personnage d’Adèle, qui à force de raconter des mensonges, finit par ne plus savoir démêler le vrai du faux. Adèle est une femme d’aujourd’hui, écrasée par sa banalité, son manque de personnalité, qui du jour au lendemain renaît par une sorte d’usurpation d’identité. Combien sont comme elle, prêts à tout pour sortir de leur isolement en s’inventant une vie? Leurs mensonges deviennent alors plus forts que la réalité. Mais quand il s’agit des victimes d’un attentat sont-ils pardonnables?
Un premier roman prometteur.
Merci aux Editions Stock et à NetGalley 
#UneFilleSansHistoire #NetGalleyFrance
144 pages
EAN : 9782234088221
2 réflexions sur « Une fille sans histoire de Constance Rivière »