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Résumé éditeur:
La Grande Escapade raconte l’enfance – un territoire que Jean-Philippe Blondel a jusqu’à présent refusé d’explorer dans ses romans. Les années 70, la province, l’école Denis-Diderot en briques orange, le jardin public, le terrain vague. Et surtout, les habitants du groupe scolaire. Cette troupe d’instits qui se figuraient encore être des passeurs de savoir et qui vivaient là, avec leurs familles.
1975-1976 ou des années de bascule : les premières alertes sérieuses sur l’état écologique et environnemental de la terre ; un nouveau président de droite qui promet de changer la société mais qui nomme Raymond Barre premier ministre ; les femmes qui relèvent la tête ; la mixité imposée dans les écoles…
Il y a les Coudrier, les Goubert, les Lorrain et les Ferrant ; il y a Francine, Marie-Dominique et Janick. Il y a des coups de foudre et des trahisons. De grands éclats de rire et des émotions. Tous les personnages sont extrêmement incarnés. On y est ! Dans l’ambiance et le décor. Et le lecteur peut suivre, page après page, Jean-Philippe Blondel qui nous fait faire le tour du propriétaire de ce monde d’hier.
Mon commentaire :
Jean-Philippe Blondel décrit le monde de l’école communale du début des années 1970 et place son récit à un moment charnière de notre société. Il nous parle d’un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître. C’est une bouffée de nostalgie qui m’a sauté à la gorge et je me suis plongée avec délice dans ce roman.
Les enfants des familles d’enseignants qui avaient un logement de fonction sur place formaient une communauté brouillonne et pleine de vie. Jean-Philippe Blondel s’attache plus particulièrement à un groupe de garçons de 10/11 ans qui vont, le temps du récit, passer de l’enfance à l’adolescence.
Les parents, désarmés devant les changements sociétaux, vivaient en vase clos, alors il y avait les inimitiés, le manque d’intimité, les tics de chacun, les amourettes, les ragots.
L’auteur nous donne une bonne description des années d’après 1968. Il nous montre des enseignants de gauche, qui avaient fait grève mais qui, en réalité, étaient restés très conservateurs. Les femmes, elles, commençaient à s’émanciper. Elles étaient fières de leur réussite, de faire passer leur savoir. Elles étaient souvent les premières de leur famille à avoir fait des études et cependant restaient encore très dépendantes de leur mari.
Le microcosme de ce groupe scolaire est tellement bien vu de l’intérieur qu’on a l’impression que l’auteur y a vécu. C’est un monde que j’ai connu étant, moi aussi, fille d’institutrice mais de la génération intermédiaire, entre celle des parents et celle des enfants
Peut-être vais-je vite oublier ces personnages mais, qu’importe, j’ai passé un si bon moment avec ce roman tendre et émouvant qui m’a même fait rire!
Merci aux Editions Buchet Chastel et à NetGalley
#LaGrandeEscapade #NetGalleyFrance
272 pages
ISBN 978-2-283-03150-6
Une réflexion sur « La Grande Escapade de Jean-Philippe Blondel »