Valse russe de Nicolas Delesalle

Coup de cœur

J.C. Lattès

23/082023

208 pages

EAN : 9782709671279

Résumé éditeur :

Derrière la fenêtre de son compartiment, un Français d’origine russe regarde les forêts d’Ukraine défiler. Autour de son cou, une croix orthodoxe que lui a offerte sa
mère. Dans un pays mis à feu et à sang par les fils de ses ancêtres, c’est sa mère russe qu’il porte contre sa poitrine. C’était déjà sa mère, et professeure de russe, qui l’accompagnait lors de son premier voyage scolaire à Kiev en pleine guerre froide. Ou, en tant qu’interprète, pour son premier reportage dans la Russie des années 2000. Aurait-il pu l’imaginer alors interrogée par le KGB à dix-sept ans à Sébastopol ?
À quelques centaines de kilomètres de ce train qui l’emmène aujourd’hui vers Kiev, un vieil Ukrainien marche sur un lac gelé.  Lui aussi porte une croix orthodoxe autour du cou. Ils ne se connaissent pas encore, mais bientôt ils vont partager un secret. 
Une valse à trois temps, pour approcher le mystère des origines, entre fierté, désenchantement et renoncement. Une quête littéraire, intime et universelle. Un regard unique.

Mon commentaire :

Nicolas Delesalle a fait, dès sa jeunesse, plusieurs voyages en Russie, les premiers avec sa mère d’origine Russe. Habitué des scènes de guerre, car grand reporter, il s’est aussi rendu plusieurs fois en Ukraine pour couvrir le conflit. J’en conclus qu’il sait de quoi il parle et je suis intéressée par son approche.

Nicolas Delesalle s’attache à deux anti-héros : le vieil Ukrainien, Sacha, qui a combattu puis est devenu le geôlier d’un jeune Russe, Vania, engagé dans les troupes Wagner par hasard, pour sortir de la misère. Les deux hommes ont beaucoup plus de points communs que de désaccords. C’est ainsi que l’auteur veut nous démontrer l’absurdité et la complexité de ce conflit entre pays frères. La partie romanesque, reflet de ses échanges avec des Ukrainiens depuis le début du conflit, se mêle à ses réflexions sur sa « russitude » (je ne sais pas si le terme existe).

La fierté de Nicolas Delesalle pour ses origines et son physique russe est mise à mal par ce conflit. Il réalise qu’un Russe de Russie ne raisonne pas comme lui qui se considérait Russe en France. Ses rencontres avec de nombreux Ukrainiens le perturbent. S’il a dédié ce roman à sa mère, c’est sans doute en raison de l’amour enthousiaste et inconditionnel que celle-ci porte à son pays d’origine, pays certainement fantasmé. Le conflit ukrainien lui fait prendre conscience qu’il ne peut plus cautionner cet attachement idéalisé à la Russie.

J’ai aimé ce regard original et sincère sur une guerre qui ne semble pas prête à s’arrêter. 

Merci aux éditions J.C. Lattès

et à NetGalley 

#Valserusse #NetGalleyFrance

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