J’irai voir Pissarro de Jean-Claude Rubin    

Éditions du Petit Pavé

16/10/2023

213 pages

ISBN: 978-2-84712-769-0

Quatrième de couverture :

1870. La guerre vient d’être déclarée. Julien s’ennuie sur la ferme de ses parents près de Laval. Son père le voyait pourtant en successeur. Ses outils de prédilection, ce sont plutôt les crayons et la feuille de dessin. Julien gribouille, esquisse dès qu’il est touché par une situation, un paysage. Son oncle et parrain devine qu’il s’épanouira autrement que dans les travaux agricoles ; il le pourvoit en pastels et pigments.

Julien doit vaincre les résistances à sa passion et expliquer à son amie Victorine, intriguée par ses choix, ce que représentent les couleurs pour lui. L’oncle de Julien le met en relation avec Ludovic Piette, un impressionniste du nord de la Mayenne. Piette est l’ami de Pissarro. Julien aimerait voir Pissarro travailler ses couleurs. Les trains vers Mayenne, vers Paris, rendent ses rêves accessibles.

C’est ainsi que nous entrons dans un univers impressionniste où se profilent en filigrane quelques tableaux de Piette et de Pissarro. Les thèmes du jardin, des marchés, des trains y trouvent aussi leur place…

Mon commentaire :

Pissarro est un de mes peintres impressionnistes préférés, alors, quand j’ai reçu J’irai voir Pissarro de Jean-Claude Rubin, j’étais ravie. Bon, je préfère prévenir, Pissarro c’est un peu l’Arlésienne de ce récit qui a bien d’autres atouts.

C’est en Mayenne que Jean-Claude Rubin situe son roman, dès 1870, alors que les Prussiens sont aux portes de Laval. Julien, le narrateur, vient de passer son certificat d’études et doit maintenant seconder son père, un fermier auquel il doit logiquement succéder en tant que fils ainé. Mais Julien n’a que peu d’intérêt pour les travaux agricoles. Julien dessine bien et se voudrait peintre. Il est autodidacte et à la chance d’avoir un oncle qui connaît le peintre Ludovic Piette, l’ami de Pissarro.

J’ai apprécié les descriptions de la vie des Mayennais que nous fait, dans un langage simple, le jeune Julien. Il nous fait vivre le quotidien des paysans, la modernité avec l’arrivée du chemin de fer et les rêves de certains jeunes garçons dont l’école a ouvert d’autres horizons. Jean-Claude Rubin s’est très bien documenté sur la vie paysanne et s’est appuyé sur la correspondance entre Piette et Pissarro. Il conduit son lecteur à voir ses descriptions par le prisme des tableaux des peintres de la seconde moitié du XIXème siècle, qui allaient, sur le vif, peindre la campagne. Et j’ai, effectivement, souvent eu l’impression de me retrouver dans un de leurs tableaux.

J’irai voir Pissarro m’a procuré un joli moment de lecture. J’en ai profité pour retourner voir les tableaux de Pissarro et mieux connaître Piette. Juste un petit regret pour le côté romance avec un happy-end qui me semble superflu.

Merci aux Éditions du Petit Pavé

et à Babelio

pour ce Masse Critique

Laisser un commentaire