Tous tes enfants dispersés de Beata Umubyeyi Mairesse

9782746751392 -réduit
Autrement   21/08/2019

Coup de cœur  ♥♥♥♥

Quatrième de couverture :

Peut-on réparer l’irréparable, rassembler ceux que l’histoire a dispersés ? Blanche, rwandaise, vit à Bordeaux après avoir fui le génocide des Tutsi de 1994. Elle a construit sa vie en France, avec son mari et son enfant métis Stokely. Mais après des années d’exil, quand Blanche rend visite à sa mère Immaculata, la mémoire douloureuse refait surface. Celle qui est restée et celle qui est partie pourront-elles se parler, se pardonner, s’aimer de nouveau ? Stokely, lui, pris entre deux pays, veut comprendre d’où il vient.
Ode aux mères persévérantes, à la transmission, à la pulsion de vie qui anime chacun d’entre nous, Tous tes enfants dispersés porte les voix de trois générations tentant de renouer des liens brisés et de trouver leur place dans le monde d’aujourd’hui. Ce premier roman fait preuve d’une sensibilité impressionnante et signe la naissance d’une voix importante.

Mon commentaire :

Beata Umubyeyi Mairesse s’est servi de son expérience puisqu’elle a fui le Rwanda en 1994 mais pour une fois j’ai senti la romancière bien plus que la chroniqueuse.

Ce récit est à trois voix. Blanche, la jeune métisse qui a fui en 1994 pour échapper au massacre, parle à sa mère. Immaculata, cette mère qui a par miracle échappé aux massacres, parle à son fils qui n’a pu supporter le quotidien au retour de ses années de guerre. Dans les derniers chapitres Stokely, le fils de Blanche né en France, voudrait comprendre.

Beaucoup de thèmes dans ce roman, la nostalgie du pays de l’enfance, une histoire familiale compliquée avec ses secrets et ses non-dits, des problèmes de transmission, de négritude, d’exil. C’est la difficulté de vivre entre deux monde, deux civilisations. L’enfant né en France est à la recherche de ses origines très cosmopolites. L’auteure parle aussi des difficultés de reconstruction du pays et des marques indélébiles du génocide sur les Rwandais. Le ton est juste, l’écriture sobre et distanciée.

C’est poignant et ça fait réfléchir de lire sous la plume de Beata Umubyeyi Mairesse que le rêve d’Immaculata c’est que sa fille métisse épouse un blanc de blanc pour que la descendance se dilue de plus en plus.

Merci aux 68 Premières fois pour cette deuxième très belle lecture sur le génocide Rwandais. C’est tout l’intérêt de ce groupe, me faire lire un livre que j’aurai peut-être laissé sur la table du libraire et ça aurait été bien dommage.

Sélection second semestre 2019 des 68 premières fois   logo

256 pages

ISBN : 9782746751392

 

 

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