Le Clou de Zhang Yueran

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Zulma  22/08/19

Roman traduit du chinois par Dominique Magny-Roux
Quatrième de couverture :

La trentaine un peu cabossée, Li Jiaqi et Cheng Gong se retrouvent après des années sans nouvelles. Elle rentre de Pékin où elle était rédactrice de mode; lui habite encore avec sa tante sur le campus de la Faculté de médecine. C’est là que tout a commencé. Parce que leurs grands-pères – l’un éminent chirurgien, l’autre directeur adjoint de l’hôpital universitaire – s’y sont côtoyés aux heures les plus sombres de la Révolution culturelle… En une fresque incroyablement vivante, peuplée de souvenirs d’enfance, de conflits familiaux et de révélations, ils se racontent leurs vies parallèles et avancent une à une les pièces manquantes du drame.

Zhang Yueran explore comme en apnée la vie de ces générations heurtées dans un roman unique, ultrasensible et très contemporain.

Mon commentaire :

J’ai lu et apprécié certains auteurs chinois plus âgés que Zhang Yueran, tels que Mo Yan, Lianke Yan et bien évidemment Dai Sijie qui écrit en Français. La génération suivante avec des femmes telles que Mian Mian ou Tian Yeran m’avait déçue, aussi étais-je impatiente de découvrir Le Clou.

Au départ j’ai trouvé le ton résolument plus occidental puis au fil des pages je me suis bien retrouvée au cœur d’un roman chinois, épique, avec toutes ses extravagances, ses grotesques, comme la disparition de l’homme-légume. Ce roman est long, presque 600 pages d’introspection, le rythme est lent, la vacuité des protagonistes peut agacer mais une fois entré dans ce récit impossible de s’en détacher.

Le Clou met en scène deux trentenaires, amis d’enfance, qui se retrouvent après une vingtaine d’années de silence. Dans ce roman à deux voix  chacun, tour à tour, se raconte. Les deux familles sont liées par un secret qui remonte au temps de la révolution culturelle et impacte trois génération, celle qui a participé à la révolution et les deux suivantes. Ce stratagème permet à Zhang Yueran d’analyser la société chinoise contemporaine. Elle dépeint avec ses personnages à la psychologie fouillée le mal-être des jeunes générations, quand l’idéal du communisme a été remplacé par le matérialisme. Le poids des traditions est toujours là et seules les apparences comptent dans l’éducation donnée aux enfants. Je suis d’ailleurs frappée par l’absence du rôle des parents dans l’éducation qu’ont reçu ces trentenaires souvent livrés à eux-mêmes.

Zhang Yueran est pour moi une belle découverte et une très intéressante nouvelle voix de la littérature  chinoise.

Merci aux Editions Zulma et à lecteurs.com

592 pages
ISBN 978-2-84304-870-8

 

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