Voir la lumière de Tom Coraghessan Boyle

réduit
Grasset   05/02/2020

Coup de cœur  ♥♥♥♥♥

Titre original : Outside Looking In

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Bernard Turle

Résumé éditeur :

Par une belle journée d’avril 1943, dans les laboratoires Sandoz à Bâle, c’est un accident de manipulation qui permet au professeur Albert Hofman de se rendre compte de la puissance du diéthyllysergamide, cette molécule qu’il a réussi à synthétiser à partir de l’ergot. Intrigué par sa propre réaction suite à l’ingestion involontaire du produit, le chimiste fonde immédiatement de grands espoirs thérapeutiques sur sa découverte. Mais c’est seulement près de 20 ans plus tard et de l’autre côté de l’Atlantique, dans le département de psychologie de l’université de Harvard, que l’on s’intéressera vraiment au potentiel de ce qui est encore considéré comme un médicament et qui deviendra une drogue à la mode connue sous le nom de LSD.

Fitz est justement étudiant de cette prestigieuse université en 1962 quand son directeur de thèse, Tim Leary, commence des expérimentations  avec la fameuse molécule produite par les laboratoires Sandoz. Malgré sa situation financière précaire – sa femme Joanie a arrêté ses études quand elle est tombée enceinte et son salaire de bibliothécaire ne permet pas à la petite famille de vivre correctement – Fitz est irrésistiblement attiré par le petit cercle qui gravite autour de Tim Leary et de son collègue Dick Alpert et se réunit tous les samedis soirs lors de «séances» visant l’élargissement des consciences. Très vite, lui et son épouse sont happés par l’expérience hallucinatoire et psychédélique, et cherchant à la renouveler le plus souvent possible, une vie en dehors de la petite communauté de fidèles leur paraît bientôt impossible. Lorsque les autorités académiques de Harvard finissent par exclure Tim et Dick à cause de l’absence de rigueur scientifique de leurs travaux, mais aussi parce que la presse a commencé à s’émouvoir de leurs pratiques, ils n’hésitent pas longtemps avant de rompre les amarres. Avec une douzaine d’autres fidèles ils déménagent à Millbrook, dans le nord de l’État de New York, et s’installent dans une grande bâtisse qu’on prête à Tim afin qu’il puisse aller au bout de ses «recherches». Mais  si le sexe et les «trips» dominent le quotidien d’une communauté désormais incapable de vivre sans les prises régulières de LSD (appelé «le  sacrement»), ils mettent aussi à rude épreuve le couple de Joanie et Fitz, ainsi que l’avenir de leur fils Corey…
À travers ce saisissant portrait de groupe, T.C. Boyle fait revivre une époque, celle du début des années 60, quand Aldous Huxley, J.F. Kennedy, John Coltrane et les Beatles faisaient la une des journaux, ce moment de l’Histoire où toute une génération éprise de liberté avait imaginé que les psychotropes permettraient à l’humanité tout entière de vivre une autre vie.

Mon commentaire :

C’était un temps où le LSD n’était pas interdit et qu’un vent d’émancipation soufflait sur les universités américaines. C’était un temps où sous couvert d’expérimentations dites scientifiques des universitaires se lançaient dans de folles expériences. Ils cherchaient la lumière, Dieu, à se libérer des codes moraux, à élargir leur champ de conscience grâce au LSD dont on ne connaissait pas tous les effets. Ils espéraient beaucoup de ces expériences mais n’en sortiront pas indemnes.

Comme à son habitude T.C.Boyle s’est méticuleusement documenté pour la rédaction de ce dernier roman. Si le doctorant en psychologie Fitz, son épouse Joanie et leur fils sont pure invention il les a situés au début des années 1960 auprès du sulfureux mais très charismatique Timothy Leary, de son comparse Dick Arpert et de nombreuses autres célébrités. Les lieux décrits sont ceux où les expériences ont été réalisées.

Avec son humour caustique T.C. Boyle a l’art de raconter des histoires passionnantes avec des passages savoureux tels la déroute mexicaine ou l’arrivée du bus de Ken Kesey et de ses adeptes. L’ambiance est très bien restituée et l’auteur raconte sans jamais juger cette société américaine qu’il ne cesse de décrire de roman  en roman. Bien évidemment on se doute que ça ne peut pas très bien finir comme toujours avec lui.

T.C. Boyle est un de mes auteurs américains préféré et cette fois encore je n’ai vraiment pas été déçue.

Merci aux éditions Grasset et à NetGalley     pro_reader_120

#Voirlalumière #NetGalleyFrance

496 pages

EAN : 9782246820352

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