La voyageuse de nuit de Laure Adler

Grasset

16 Septembre 2020

Résumé éditeur :

«C’est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour. C’est un récit composé de choses vues sur la place des villages, dans la rue ou dans les cafés. C’est une enquête tissée de rencontres avec des gens connus mais aussi des inconnus. C’est surtout une drôle d’expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d’écriture, dans ce pays qu’on ne sait comment nommer : la vieillesse, l’âge?
Les mots se dérobent, la manière de le qualifier aussi. Aurait-on honte dans notre société de prendre de l’âge? Il semble que oui. On nous appelait autrefois les vieux, maintenant les seniors. Seniors pas seigneurs. Et on nous craint – nous aurions paraît-il beaucoup de pouvoir d’achat – en même temps qu’on nous invisibilise. Alors que faire? Nous mettre aux abris? Sûrement pas! Mais tenter de faire comprendre aux autres que vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur…
Plus de cinquante après l’ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu’est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l’essence même de notre finitude.

«Tu as quel âge?» Seuls les enfants osent vous poser aujourd’hui ce genre de questions, tant le sujet est devenu obscène. A contrario, j’essaie de montrer que la sensation de l’âge, l’expérience de l’âge peuvent nous conduire à une certaine intensité d’existence. Attention, ce livre n’est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu’un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c’est une question de civilisation. Continuons le combat!» L.A.

Mon commentaire :

Un texte qui redonne du punch à tous ceux qui dans leur tête n’ont pas pris une ride!

Dans cet essai très intéressant Laure Adler pousse un véritable coup de gueule sur la manière dont notre société considère la vieillesse. A 70 ans elle ne s’estime pas vieille et revendique le droit d’être encore utile à ladite société.

Ce sont des bribes de pensées, apparemment sans plan, une réflexion sur l’état de la vieillesse en France que Laure Adler nous livre dans ce texte un peu décousu mais d’une grande érudition. Pour appuyer ses dires elle se réfère à de nombreuses citations littéraires ou philosophiques donnant la parole à Simone de Beauvoir, Marcel Proust, Annie Ernaud, Edgar Morin ou encore Jacques Derrida.

Ses critiques du jeunisme ambiant sont indiscutables. Le prolongement de la vie en bonne forme, le très grand âge, la dérive des EPHAD, la marchandisation des seniors sont quelques-uns des thèmes abordés. Ce texte s’adresse à tout le monde, tout jeune étant un vieux en devenir.

Bien que de son âge je ne suis pas toujours d’accord avec ce que Laure Adler a écrit. Je pense qu’il faut bien céder la place aux jeunes et ne pas trop opposer les générations. Je ne suis pas certaine non plus qu’autrefois les vieux étaient bien traités.

Merci aux éditions Grasset et à NetGalley

#Lavoyageusedenuit #NetGalleyFrance

224 pages

EAN : 9782246826019

2 réflexions sur « La voyageuse de nuit de Laure Adler »

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