L’attaque du Calcutta-Darjeeling de Abir Mukherjee

Liana Levi

17 octobre 2019

Titre original : A Rising Man

Traduit de l’anglais par Fanchita Gonzalez Batlle

Résumé éditeur :

1919. La Grande Guerre vient de se terminer en Europe. Après cette parenthèse éprouvante, certains Britanniques espèrent retrouver fortune et grandeur dans les lointains pays de l’Empire, et tout particulièrement en Inde. Ancien de Scotland Yard, le capitaine Wyndham débarque à Calcutta et découvre que la ville possède toutes les qualités requises pour tuer un Britannique: chaleur moite, eau frelatée, insectes pernicieux et surtout, bien plus redoutable, la haine croissante des indigènes envers les colons. Est-ce cette haine qui a conduit à l’assassinat d’un haut fonctionnaire dans une ruelle mal famée, à proximité d’un bordel? C’est ce que va tenter de découvrir Wyndham, épaulé par un officier indien, le sergent Banerjee. De fumeries d’opium en villas coloniales, du bureau du vice-gouverneur aux wagons d’un train postal, il lui faudra déployer tout son talent de déduction, et avaler quelques couleuvres, avant de réussir à démêler cet imbroglio infernal.

Mon commentaire :

A peine nommé à Calcutta, en 1919, le capitaine Sam Wyndham, ancien de Scotland Yard, doit élucider le meurtre d’un proche collaborateur du vice-gouverneur. Meurtri par ses années de guerre et le décès de sa femme, cet homme fracassé par la vie, ne   connaît rien aux modes de fonctionnement de la communauté anglaise au Bengale. Le sergent indigène, Sat Banerjee, l’épaule et se charge de lui expliquer les codes des deux sociétés qui se côtoient sans se mélanger. C’est par ce truchement que Abir Mukherjee nous décrit la situation politique et sociétale en Inde.

Tout est écrit avec beaucoup d’humour. Ce n’est pas pour l’intrigue mais pour l’ambiance que ce polar classique et efficace m’a procuré un excellent moment de lecture. En particulier j’ai aimé la façon dont Abir Mukherjee retranscrit l’atmosphère si particulière de Calcutta pour un Britannique fraichement débarqué. Le regard neuf, même un peu naïf, du capitaine Sam Wyndham montre l’arrogance du colonisateur, le racisme omniprésent et les prémices des révoltes pour l’indépendance.

Du fait de sa double culture, Abir Mukherjee, né en Ecosse dans une famille originaire d’Inde, est certainement l’un des plus à-même pour comprendre le face-à-face entre les Anglais colonisateurs et les Bengalis dans le Calcutta d’avant l’indépendance.

Ne pas se fier au titre. Si une attaque du train Calcutta-Darjeeling a bien lieu dans ce roman ce n’est vraiment pas le principal.

L.C polar de Novembre 2020

400 pages

ISBN : 9791034901906

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